Login

Systèmes de production L'intensification et les concentrés comme voie d'avenir en viande bovine ?

L'avenir de la viande bovine était au coeur des débats lors de la journée « La valeur ajoutée en bovins viande » organisée par Inzo le 10 mars 2004 à Clermont-Ferrand. Avec la volonté de proposer des solutions d'avenir.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Contexte national et européen, essais français avec l'Inra, exemple de l'Espagne : l'ensemble des exposés ont permis de dresser un avenir non pas noir mais à construire. Seule condition : remettre en causes les pratiques et chercher de nouvelles méthodes pour progresser.

 

 

En clair, le message principal consiste à montrer qu'il y a des solutions pour s'adapter au contexte. Des solutions franco-françaises, d'autres plus nouvelles par exemple en observant ce qui se fait dans d'autres pays. Le cas de l'Espagne, présenté par Carles Medina Plantes, chef de marché ruminants dans la firme service espagnole Setna, a d'ailleurs pationné l'assistance. Nous y reviendrons en détail prochainement sur Web-agri (dans un article qui sera disponible en avant-première pour les lecteurs du Mel Agricole).

L'intensification comme voie d'avenir

Le contexte, les marges de progrès et les solutions d'avenir : c'est ce qu'ont montré Luc Van Nespen, Erik Sulmont et Bruno Martin, tous trois d'Inzo, en étudiant la situation du marché et les perspectives, l'indice de consommation indicateur économique en viande bovine, et la nouvelle donne avec un nouveau schéma de production. L'intensification ressort selon eux comme une voie d'avenir, en privilégiant l'engraissement sec avec davantage de concentrés.

 

 
L'intensification ressort selon les responsables Inzo comme une voie d'avenir, en privilégiant l'engraissement sec avec davantage de concentrés (© Photo Pierre Boiteau)

 

Il s'agit d'engraisser plus vite, mais aussi de vendre plus jeune (et plus léger) insiste Bruno Martin, ingénieur développement ruminant Est chez Inzo. « Plus le prix baisse moins il faut de kg de carcasse » explique chiffres à l'appui Erik Sulmont, ingénieur développement ruminant Ouest chez Inzo. « Les engraisseurs seront toujours dans le marché s'ils sont réactifs » insiste Bruno Martin. Et de parler d'ateliers de grande taille et de performance technique (notamment l'indice de consommation).

Régimes à 9 kg de concentré

Luc Van Nespen, spécialiste ruminants viande chez Inzo, parle de remise en cause des itinéraires de production, en cohérence avec la génétique et les différents débouchés. Dans la logique de l'intensification il donne des exemples de régimes à 9 kg de concentré, en insistant sur la nature de l'énergie et la nutrition pour éviter toute « incidence sur le fonctionnement du rumen et sur la composition du gain de poids ». Et de citer la matière grasse protégée, les levures et substances tampon... Objectif sécurité digestive. « Nous n'en sommes pas au niveau du porc mais nous devons travailler sur l'indice de consommation, l'indice de transformation. »

C'est dans cette logique qu'Inzo propose son concept de 3-6-9, calant les quantités de concentrés (3, 6 ou 9 kg) avec des périodes de 3, 6 ou 9 mois.

L'exposé de Dominique Bauchart, de l'Inra, montre que contrairement à certaines idées reçues, le régime riche en concentré a des rôles positifs sur la valeur nutritionnelle de la viande. Nous reviendrons en détail sur cet exposé dans un prochain article (qui lui aussi sera disponible en avant-première pour les lecteurs du Mel Agricole).

 
Dominique Bauchart, de l'Inra, travaille sur l'amélioration de la valeur nutritionnelle de la viande.
(© Photo Pierre Boiteau)

 

Un aliment concentré et de la paille à volonté

Carles Medina Plantes enfonce le clou en expliquant que 99 % de la production de viande en Espagne se fait « avec un système de production intensif basé sur l'utilisation de concentré ». Et pour 85 % avec un abattage à 10-12 mois de vie.

Système classique d'alimentation en Espagne : un aliment concentré et de la paille à volonté. Et Carles Medina Plantes de détailler le système de production. Avec au final selon lui des coûts d'alimentation moins élevés, de bons résultats zootechniques, « une extraordinaire commodité d'élevage avec réduction de la main d'oeuvre », et un besoin moindre de surface agricole. Mais il insiste sur les risques d'acidose et les précautions à prendre pour l'éviter.

 
Carles Medina Plantes enfonce le clou en expliquant que 99 % de la production de viande en Espagne se fait « avec un système de production intensif basé sur l'utilisation de concentré ». (© Photo Pierre Boiteau)

 

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement